Article déjà publié dans “Vivre à L’alpe du Grand Serre”
En marchant vers le Chardon Bleu je me disais que notre petit bout de montagne était superbe. La neige ciselait l’Armet, couvrait mollement les prairies et le soleil de décembre dorait le paysage de son éclat incomparable. Comment allions nous vivre aussi discrètement que possible dans ce paysage et gérer ce trésor ? C’est l’objet d’un Plan Local d’Urbanisme.
Nicolas Breuillot avec la clarté et la rigueur auxquelles il nous a accoutumés dès le 10 Août 2015 rappela le contexte :
- des lois et des règlements qui s’imposent à tous.
- l’héritage d’un passé avec ses réalisations et ses espoirs déçus.
- la montagne elle-même avec ses contraintes, sa puissance et sa fragilité.
Puis il dessina un avenir possible :
5,5 ha à ouvrir à l’urbanisation à l’échelle de 10 ans.
Où ? 3 ha dans les « dents creuses » c’est à dire dans les espaces libres de la zone déjà construite. Ceci est une obligation légale, pas un choix.
Restent 2 ha à urbaniser qui peuvent être localisés au choix de la commune.
Le choix s’est porté sur le lieu dit ” Le Couvent” près de la Mairie.
Les arguments en faveur de cet espace :
- les terrains sont en partie propriété publique et donc il est relativement facile d’y piloter un projet cohérent de quelques centaines de lits en résidence hôtelière par exemple.
- avec l’école, la Mairie et l’ensemble de la Plaine de Jeux, on peut créer un centre cohérent. Il y aurait donc deux centres dans la commune : La Blache et le Couvent. Un polycentrisme déjà envisagé dans les années 80.
- ce versant adret bien ouvert est bien ensoleillé.
Les futurs logements étant localisés, il faut prendre soin de la montagne elle -même.
– protection légale et obligatoire du Taillefer et de sa périphérie, des lacs et zones de captage,
– localisation des zones à risques (avalanches, éboulements, glissements …)
– gestion des zones humides. Notre Guilliman s’y calme, ses copains aussi foufous s’y perdent et nous offrent les matins d’été de subtiles odeurs sucrées et la délicatesse de leurs fleurs blanches. On pourra leur rendre visite sur la pointe des pieds.
Comme des gens comptent vivre à La Morte, il faut aussi développer l’activité économique :
- pour l’hiver le PLU tient compte des projets proposés par ailleurs : remontées mécaniques, piste de luge d’hiver … Plusieurs espaces sont ainsi définis selon leur vocation : ski de piste, fond, randonnée ..
- créer un cheminement piéton en parallèle à la route départementale. D’autres cohérences de cheminements piétons ont été demandées dans le public, en particulier sur tout le versant adret. Faire bouger les gens autrement qu’en voiture pour le plaisir et la convivialité.
- créer des conditions favorables au développement commercial sur les deux centres.
- permettre le retour d’une activité agricole dans la commune avec un zonage permettant la construction de bâtiments agricoles, sans oublier la protection des prairies de fauche. On peut rêver qu’on ira chercher le lait à la ferme les soirs d’été et que la départementale sera parcourue par de nonchalantes vaches plus efficaces que tous les gendarmes du monde contre les excès de vitesse !
Et voilà ! Je vous quitte en songeant aux vaches déambulant devant ma porte. A chacun ses rêves ……